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Marie-Hélène est présidente et fondatrice de Myni.
Marie-Hélène est présidente et fondatrice de Myni. (Myni)

Myni fait la guerre aux microplastiques. Ses pastilles de nettoyants solubles à l’eau, fabriqués à Québec, se présentent comme une alternative plus écologique. Mais face aux géants de l’industrie, ils sont une goutte d’eau dans l’océan. Pourtant, la fondatrice Marie-Hélène David ne baisse pas les bras.


Q La ville de New York pourrait bientôt interdire la vente de dosettes de détergent à lessive et pour lave-vaisselle qui contiennent des microplastiques ou qui sont emballées dans du polymère. Est-ce que des villes comme Québec pourraient s’en inspirer?

R C’est ce que j’aimerais et ce que je ferai avancer comme idée. C’est mon cheval de bataille depuis quatre ans. La Ville de Québec a déjà pris plusieurs initiatives pour l’environnement et je sens que l’administration actuelle est sensible à cet enjeu. De plus, bannir le microplastique faciliterait la gestion de l’eau et son filtrage. Québec pourrait être un leader au pays.

Solubles dans l'eau, les produits de nettoyage Myni sont brevetés et fabriqués à Québec.
Solubles dans l’eau, les produits de nettoyage Myni sont brevetés et fabriqués à Québec. (Charlotte B.-Domingue)

Q Myni vient de déménager dans les anciens locaux de Medicago, sur l’avenue Watt. Une plus grande superficie, donc plus de capacité de production?

R Tout à fait! On a reçu cette semaine l’équipement qui nous permettra de produire 30 fois plus qu’avant. C’est sûr qu’on va produire plus de produits Myni, mais on va aussi produire pour d’autres marques. On est actuellement en discussion pour fabriquer des pastilles de détergent pour des grandes marques. Oui, ce sont des concurrents, mais notre objectif est d’avoir plus de produits sans plastique sur le marché, peu importe la marque au final.

Q Myni vient d’ouvrir une première boutique, adjacente aux nouvelles installations de production. Pourquoi se tourner vers la vente directe au public alors que l’entreprise passe habituellement par des intermédiaires?

On ne change pas de modèle d’affaires. On continue de vendre dans des grandes chaînes, comme Jean Coutu et Metro, et dans des commerces indépendants. En plus de vendre en ligne.

Cette boutique est une façon de nous positionner comme un acteur de la région et de mieux faire connaître nos produits aux gens de Québec. Sur place, on a un lavabo pour essayer les produits et les fragrances. Les clients peuvent aussi discuter avec les chimistes et l’équipe de production.

La boutique Myni est située au 3220, avenue Watt, local 101.
La boutique Myni est située au 3220, avenue Watt, local 101. (Myni)

Q Vous avez perdu une centaine de points de vente durant la dernière année, à la suite de leur fermeture. Est-ce que ça a ralenti la croissance de l’entreprise?

R C’est vraiment triste et préoccupant de voir tous ces commerçants qui ont dû cesser leurs opérations et je crois qu’il y aura d’autres fermetures dans la prochaine année. Le contexte est très difficile pour les indépendants et les épiceries en vrac, qui nous distribuaient dès les débuts.

De notre côté, on avance prudemment. On a toujours un fournisseur en France, mais on met surtout nos efforts sur le marché canadien. Nos ventes vont bien et on a réussi à lever 2,8 millions de financement pour poursuivre notre développement.

Q Dernièrement, votre nouveau produit, un savon à main en gel, a rapidement été en rupture d’inventaire. Avez-vous sous-estimé l’intérêt de le clientèle ou avez-vous surestimé votre capacité de production?

R Ni un ni l’autre. On a la chance de pouvoir produire rapidement, donc on a relancé deux lignes de production. Le produit est à nouveau disponible.

Tous nos produits sont brevetés et on a investi dès le départ sur l’innovation, ce qui nous permet d’avoir une gamme complète aujourd’hui. On est bien heureux de cette vague de popularité.