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Le concepteur mécanique, Maxime Sauvé, le chauffeur et technicien, Christian Szczepanik et le président de Latenda, Nicolas Letendre.
Le concepteur mécanique, Maxime Sauvé, le chauffeur et technicien, Christian Szczepanik et le président de Latenda, Nicolas Letendre. (Édouard Nadeau/Le Quotidien)

Pratiquement à pareille date l’an dernier, le prototype d’autobus électrique Letenda était mis à l’essai pendant un mois sur les routes de Saguenay. «On a testé les côtes ! Même celle de la rue Sainte-Anne», rigole le chauffeur Christian Szczepanik. 

Il était de retour dans la région en compagnie du président de l’entreprise longueuilloise Letenda, Nicolas Letendre et du concepteur mécanique de l’autobus, Maxime Sauvé, pour participer au colloque RDV Transition verte.

Cet essai terrain s’est fait l’année dernière, à Saguenay et dans d’autres villes du Québec. Les résultats et observations ont été déposés à l’Association du transport urbain du Québec.

Les concepteurs du bus électrique affirment ne pas avoir eu de grandes surprises. «À Saguenay, l’idée était de voir les performances en conditions hivernales, explique M. Szczepanik. On voulait également tester l’autonomie de la batterie qui est de 250 kilomètres et on est resté dans ces eaux-là.»

Avec cette autonomie, il devient facile d’imaginer des autobus électriques dans notre réseau de transport en commun. Les véhicules seraient alors rechargés pendant la nuit, au chaud, dans le garage de la Société de transport du Saguenay.

Le bus électrique est d'une longueur de 30 pieds. Sa structure est constituée d'aluminium à 70%.
Le bus électrique est d’une longueur de 30 pieds. Sa structure est constituée d’aluminium à 70%.  (Édouard Nadeau/Le Quotidien)

D’ailleurs, l’accueil a été très bon à la STS, enchaîne Nicolas Letendre. «Les chauffeurs posaient beaucoup de questions et les plus jeunes sont vraiment intéressés par l’électrique.» Ils ont eu droit à une formation en écoconduite.

«La grosseur de notre autobus est aussi très intéressante et c’est parfait pour faire des circuits dans les quartiers ou pour le transport à la demande. Il faut savoir que l’essieu arrière est directionnel, ce qui veut dire qu’il offre une très bonne manœuvrabilité où la roue arrière reste dans la même trace que la roue avant, comme une voiture, alors il se faufile bien dans les rues», explique le président de Letenda.

Une loi à adapter

Le cadre législatif freine le développement des autobus électriques, estiment ses promoteurs.
Le cadre législatif freine le développement des autobus électriques, estiment ses promoteurs. (Édouard Nadeau/Le Quotidien)

La production des autobus électriques débutera en 2025 aux États-Unis. Le premier client est au Vermont. Le souhait de Nicolas Letendre est d’avoir assez de commandes en sol québécois pour pouvoir y construire une deuxième usine de production.

Pour le moment, la loi est un obstacle et les discussions sont en cours avec le gouvernement. Le nœud du problème réside dans le fait que lorsqu’une société de transport veut acheter un véhicule et cadrer dans les obligations pour recevoir du financement, elle doit s’engager à conserver et entretenir le véhicule pendant 16 ans. On comprend que pour le moment, c’est un long contrat avec un modèle de véhicule émergeant.

«On aimerait permettre l’acquisition en dehors de ce cadre normatif pour plutôt laisser la place à l’innovation», plaide M. Letendre.

Selon le rapport de la STS en 2022, les dépenses en carburant pour les 93 véhicules étaient de 3,7 millions de dollars.