L’autobus prototype Electrip mis au point par Letenda est mis à l’essai par les chauffeurs de la Société de transport du Saguenay (STS) pendant un mois. (Jeannot Lévesque/Le Quotidien)

Denis Villeneuve | Le Quotidien | Lire l’article original

Pendant un mois, la Société de transport du Saguenay (STS) met à l’essai le prototype d’autobus électrique développé par le manufacturier longueuillois Letenda, un véhicule qui compte plusieurs composantes fabriquées au Saguenay.

Lundi, le cofondateur et vice-président Programmes chez Letenda, Jonathan Beaulieu, était présent au garage de la STS de la rue Bersimis en compagnie du président, le conseiller municipal Claude Bouchard, et d’Emmanuel Bergeron, directeur du Bureau de développement économique de Rio Tinto, afin d’effectuer la présentation de l’Electrip, un autobus de 30 pieds à propulsion complètement électrique qui circulera dans les rues de Saguenay, sans passagers, afin de procéder à des essais terrain.

Ces essais s’inscrivent dans le cadre d’une collaboration entre la STS et Letenda, cette dernière visant à développer un autobus pour les marchés canadien et américain dans les villes de la taille de Saguenay. Le nouvel autobus est doté d’une carrosserie en panneaux d’aluminium et d’un châssis fabriqué dans les installations de Proco du chemin Saint-Anicet à La Baie. Le véhicule à plancher bas ajustable est doté de trois batteries lithium-ion nickel, manganèse, cobalt d’un poids total de 1500 kilos totalisant 222 kilowattheures d’énergie et offrant une autonomie de 250 kilomètres dans les meilleures conditions. Un total de 49 passagers peuvent être transportés dans le modèle de 30 pieds, dont 22 en position assise. Des versions plus longues de l’Électrip peuvent être offertes puisque la carrosserie est construite en trois modules différents. La durée de vie d’un véhicule est de douze ans.

M. Beaulieu a mentionné que l’autonomie de 250 km peut représenter un défi pour une ville comme Saguenay qui s’étend sur une vaste étendue, sauf que le véhicule peut être rechargé en une heure seulement. «La technologie des véhicules électriques est en constante évolution. On veut offrir la meilleure capacité possible», mentionne M. Beaulieu.

Les essais en cour depuis le 13 mars dernier permettront à Letenda d’accumuler de l’information sur le comportement du véhicule, mais aussi sur toute l’organisation future du transport en commun au chapitre de l’entretien, de l’exploitation, de la gestion des ressources humaines, etc. Claude Bouchard a rappelé qu’à compter de 2024, toutes les sociétés de transport en commun auront l’obligation d’acquérir des autobus électriques dans le cadre du renouvellement de la flotte.

Pour le président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la STS, José-Nicolas Lopez, il est évident que le changement de mode de propulsion et la courte autonomie des autobus entraîneront des changements majeurs dans l’organisation du travail parmi ses membres. Il affirme qu’il faudra peut-être utiliser les véhicules électriques sur de courts circuits de quartier, mettre en place des postes de recharge décentralisés, tout en ajoutant du même souffle que tout le monde n’a pas le choix de s’adapter.

Le président de la STS n’était pas en mesure de dire quelle sera l’attitude future du gouvernement du Québec face au financement des véhicules à propulsion électrique, lui qui joue un rôle clé dans le choix des manufacturiers en tant que principal bailleur de fonds des sociétés de transport.

Présent sur place, le président de Proco, Michel Toupin, qui a oeuvré en partenariat dans le projet, tout comme Rio Tinto, a indiqué que son entreprise n’exclut pas de pouvoir établir une usine de fabrication à La Baie, tout dépendant de l’alignement des astres.