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Vincent Nault, président et directeur général chez Lumed
Vincent Nault, président et directeur général chez Lumed (Maxime Picard/Archives La Tribune)

L’entreprise sherbrookoise Lumed, qui conçoit des logiciels pour améliorer les soins en milieu hospitalier, a été achetée par la géante française bioMérieux pour plus de 13 millions de dollars. La jeune entreprise de la rue Wellington conservera ses activités à Sherbrooke et pourrait même s’agrandir dans les prochaines années.

«Ils vont faire de notre bureau à Sherbrooke un centre d’excellence en développement de logiciels, explique Vincent Nault, anciennement président et directeur général chez Lumed, mais aujourd’hui vice-président innovation santé digitale chez bioMérieux. On va rester la même équipe en place, on va faire les mêmes projets pour les mêmes clients. C’est une belle continuité pour les employés et c’est un succès collectif. Il n’y a aucune mise à pied, en fait s’il se passe quelque chose, c’est qu’on risque de recruter davantage au cours des prochaines années.»

bioMérieux possédait déjà 16 % du capital de Lumed. L’acquisition du 84 % du capital représente un investissement de près de 9 millions d’euros soit plus de 13 millions en dollars canadiens.

«C’est une compagnie de microbiologie avec un historique qui remonte à Louis Pasteur, souligne Vincent Nault. M. Mérieux était un étudiant de Pasteur et la 4e génération de la famille possède encore 60% de l’entreprise. C’est une grande entreprise, mais dès nos premières discussions en 2016, où j’ai eu la chance de présenter directement à Alexandre Mérieux, ils nous ont accueillis comme un partenaire.»

Le fondateur indique que la décision de vendre n’a pas été facile à prendre, mais qu’ultimement cette transaction permettait à l’entreprise d’aider encore plus de gens.

«On a réussi à atteindre 10 000 lits hospitaliers, mais si on voulait en toucher un million, on aurait nécessairement dû faire une expansion à l’international. Dans le domaine de la santé, c’est assez difficile d’entrer dans de nouveaux marchés. bioMérieux est déjà dans 160 pays donc ça va nous permettre de faire rayonner nos innovations à l’extérieur du Canada. Il y a une phase d’abandon, mais c’était la mission qu’on s’était donnée.»

Pandémie silencieuse

L’acquisition de Lumed, qui compte 16 employés, allait de soi pour mener à bien la mission de l’entreprise européenne selon Julie Émond, directrice générale et vice-présidente de bioMérieux Canada.

«Il y a une pandémie silencieuse en ce moment qui s’appelle la résistance antimicrobienne, mentionne-t-elle. Il y a 26% des infections en 2018 qui ont été résistantes aux antibiotiques de première ligne. On dit que ça va augmenter à 40% d’ici 2050. C’est important d’assurer une bonne utilisation des antibiotiques et de bien identifier les bactéries qui causent l’infection. Les logiciels de Lumed permettent de faire le suivi du traitement et d’ajuster rapidement si le traitement n’est pas efficace. Les solutions de Lumed faisaient partie de façon intégrale de notre vision qui est de réduire cette résistance.»