Étienne Laurent, PDG et cofondateur de Miso Chip
Félix Côté | InfoBref | Lire l’article original
Les traitements pour le cancer, comme la chimiothérapie, ont de bonnes chances d’avoir des effets positifs chez les personnes atteintes. Mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois, un patient doit essayer plus d’un traitement avant de voir une amélioration de son état. La jeune entreprise montréalaise Miso Chip a conçu un test qui permet de déterminer le traitement qui conviendra le mieux à chaque patient, selon le type de cancer dont il souffre.
Le problème auquel s’attaque l’entreprise est la difficulté de prévoir l’efficacité d’un traitement sur un patient.
«Les traitements contre le cancer sont choisis selon une approche populationnelle et statistique de leur efficacité», explique Étienne Laurent, PDG et cofondateur de Miso Chip.
Les traitements choisis ont de bonnes chances d’améliorer l’état du patient. Mais, dans certains cas, ils ne produisent aucun effet, constate l’entrepreneur. Il donne l’exemple du cancer des ovaires, pour lequel le traitement par chimiothérapie ne fonctionne pas pour environ 20% des patientes.
L’administration d’un traitement inefficace a 2 conséquences néfastes:
– Elle diminue les chances de guérison, car un cancer a plus de chances d’être guéri s’il est traité rapidement avec un traitement efficace.
– Cela coute cher au système de santé: une chimiothérapie peut couter 45 000 $ par patient.
La solution de Miso Chip est un test prédictif de l’efficacité d’un traitement chez un patient.
L’entreprise a conçu un dispositif microfluidique qui permet de faire la culture ex vivo – en dehors du corps humain – de micro-échantillons de tumeur prélevés chez un patient.
Ce dispositif permet de tester plusieurs traitements afin de voir lequel réussit le mieux à arrêter la croissance des cellules cancéreuses.
Les résultats obtenus aident le médecin à choisir le traitement le plus approprié entre les différentes sortes de chimiothérapie, radiothérapie et immunothérapie.
Le processus de test ne prend qu’une quinzaine de jours.
Le modèle d’affaires sera de vendre des trousses de tests prédictifs à des hôpitaux et des laboratoires de diagnostic.
- Au départ, Miso Chip testera elle-même les échantillons dans son propre laboratoire, le temps de terminer ses essais cliniques.
En parallèle, l’entreprise veut collaborer avec des entreprises pharmaceutiques.
Elle teste actuellement son produit dans le cadre d’un projet pilote avec le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (Chum).
Miso Chip fait partie des 20 jeunes pousses sélectionnées cette année dans le programme Bourse+ de Startup Montréal. [Découvrez d’autres jeunes entreprises québécoises innovantes soutenues par cet organisme et par d’autres.]
Prochaines étapes:
La jeune pousse projette de clôturer cette année un deuxième tour de financement. Un premier tour lui avait permis de lever 600 000 $.
À plus long terme, elle veut:
- lancer la commercialisation de son produit; et
- signer des ententes avec des entreprises pharmaceutiques pour que son dispositif serve à tester des médicaments utilisés dans le traitement des cancer.