Didier Bert | La Presse | Lire l’article original
Sept acteurs importants de l’innovation en biotechnologie lancent un consortium de soutien aux jeunes pousses qui développent des technologies médicales. Cette union vise à accompagner de manière personnalisée la mise en marché, la commercialisation et l’exportation du savoir-faire québécois en technologie de la santé.
La création du Consortium québécois des accélérateurs et incubateurs en sciences de la vie (CQAIS) est à l’initiative de sept organisations spécialisées dans l’innovation en santé : le Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB), BioInnovations adMare, le Centech, District 3, le Campus des technologies de la santé, l’ACET et Quantino. À eux tous, ces acteurs ont déjà généré près de 1 milliard de dollars en investissements.
Cette initiative s’inscrit dans la Stratégie québécoise des sciences de la vie, qui cible la nécessité de permettre aux « jeunes entreprises technologiques très innovantes, en phase de précommercialisation, d’avoir recours à des services spécialisés et à des infrastructures et des plateformes partagées ». Ce consortium, qui fait profiter ces jeunes pousses de services habituellement réservés à des entreprises matures, bénéficie du soutien du gouvernement du Québec à hauteur de 2 millions de dollars.
Concrètement, le consortium vient compléter l’offre de services des incubateurs et des accélérateurs en sciences de la vie au Québec, en offrant un soutien à ces nouvelles entreprises aux besoins différents de celles hébergées dans les laboratoires du CQIB à Laval.
UN COUP DE POUCE DÉCISIF
Le consortium soutiendra 45 jeunes entreprises spécialisées en technologies médicales, qui veulent valider leur offre. Cela concerne autant les entreprises qui arrivent en phase de validation clinique pour des technologies médicales que celles qui ont élaboré des solutions numériques s’adressant au réseau de la santé. « Cela permet à une entreprise qui a développé une application numérique en santé de la tester juste avant la phase de commercialisation », explique Perry Niro, directeur général du CQIB. « Cela lui donnera un avantage pour peaufiner son modèle d’affaires avant la mise en marché. » Chacune obtiendra 60 000 $ pour lui permettre de passer cette étape.
« On paie des experts, des cliniciens et des coachs pour accompagner les entreprises. C’est important, car ça prend un ‟sherpa” pour s’orienter dans la montagne qu’est le réseau de la santé. »
– Perry Niro, directeur général du Centre québécois d’innovation en biotechnologie
Le CQAIS va également aider les dirigeants de ces jeunes pousses à nouer des liens d’affaires avec les acteurs de l’industrie des sciences de la vie au Québec, mais aussi à l’international. Chaque entreprise pourra discuter d’une entente avec des établissements de santé, des distributeurs ou des partenaires stratégiques.
Un entrepreneur qui développe une application permettant d’améliorer l’algorithme d’une imagerie médicale pourrait ainsi être admissible à cet accompagnement, explique Perry Niro. Le consortium pourra l’aider à valider son application. Il lui apportera aussi le soutien nécessaire pour naviguer dans le réseau de la santé, afin de trouver les bons interlocuteurs pour en lancer la commercialisation.
D’ici trois ans, le consortium vise à créer 200 emplois et à amasser 100 millions de dollars en investissements destinés à soutenir la commercialisation des innovations au Québec.