Profiter des outils, des contacts et des mentors d’un incubateur, c’est bien. Avoir accès aux forces réunies de quatre organisations du genre, c’est mieux. C’est exactement ce qui a poussé l’ACET, Centech, CTS Santé et ZÚ à s’allier pour créer le Consortium québécois des incubateurs high-tech.
Il n’est pas surprenant que les choses bougent autant, alors que Montréal est reconnu pour avoir l’un des meilleurs écosystèmes de jeunes entreprises spécialisées en intelligence artificielle, en robotique et en manufacturier innovant. « Tout ça part du fait que Montréal est, avec Boston, la ville universitaire la plus importante en Amérique », affirme Richard Chénier, directeur du Centech, dont les bureaux sont entourés de six universités à moins de deux kilomètres. « Toute la recherche qui se fait ici offre un énorme potentiel de développement d’entreprises. »
Après la vague des applications mobiles des années 2010, la vitalité universitaire se tourne désormais vers des projets de haute technologie, qui génèrent une grande part de propriétés intellectuelles, selon Ghyslain Goulet, PDG de l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques (ACET). « Quand on rentre dans la chaîne de financement ou d’investissement, la propriété intellectuelle est un moyen de protéger les actifs d’une entreprise, ce qui la rend plus facile à financer. »
En accédant au Centech en 2018, Puzzle Medical Devices, une entreprise qui développe une pompe cardiaque, a vu sa réalité financière se transformer.
« L’incubateur a fait en sorte que les investisseurs nous ont connus et nous ont donné de la crédibilité. Nous avons obtenu des bourses d’institutions privées et des gouvernements provincial et fédéral, en plus d’avoir accès à des conférences médicales en Europe et des rencontres avec des acteurs clés aux États-Unis. »
De son côté, Immune Biosolutions, qui travaille actuellement sur un médicament pour traiter le coronavirus, a été soutenu dans sa croissance par l’ACET depuis 2011. À l’époque, l’incubateur a sélectionné le projet de trois étudiants de l’Université de Sherbrooke, Jean-François Larrivée, Simon Gaudreau et Frédéric Leduc. « Sans eux, on ne se serait jamais lancés en affaires, dit M. Leduc. On a profité de leurs mentors et de leurs outils, et on a participé à plusieurs missions entrepreneuriales aux États-Unis et en France. Une des grandes forces de l’ACET est d’évoluer avec le portfolio de leurs entreprises. »
L’union qui fait la force
Parlant d’évolution, l’ACET s’est joint au Consortium québécois des incubateurs high-tech, qui ont décidé de s’associer pour faire concurrence au reste de la planète. « Les membres du consortium sont des incubateurs qui performent très bien en solo, mais qui ont les mêmes défis : soutenir les start-up à devenir des entreprises de classe mondiale, explique M. Goulet. On a décidé de mettre en commun nos forces respectives. »
Alors que ZÚ a une expertise indéniable dans le milieu du divertissement, de la culture et des jeux vidéo, et que CTS Santé soutient la commercialisation des entreprises dans le domaine médical, l’ACET et le Centech sont toutes deux spécialisés en haute technologie. « On ne veut pas changer les recettes à succès de chacun, dit M. Chénier. Chaque incubateur conserve son processus de sélection d’entreprises, mais on les aide ensuite ensemble. »
Par exemple, quand l’ACET et Centech accompagnent des entreprises dans un domaine pointu comme les sciences de la vie, CTS Santé devient pour elles une valeur ajoutée. « Ce sera le cas avec Immune biosolutions et Puzzle Medical Devices : CTS Santé pourra les guider dans le développement de leurs produits et dans leur croissance », soutient Richard Chénier.