L’ACET aura le mandat d’appuyer la région dans le développement du secteur quantique. (La Tribune, Jean Roy/La Tribune, Jean Roy)

Simon Roberge | La Tribune | Lire l’article original

Depuis sa création en 2011, l’Accélérateur de création d’entreprises technologiques (ACET) a accompagné 135 entreprises technologiques, dont 45 % ont atteint la phase de commercialisation. Plusieurs projets sont dans les cartons à l’aube de la deuxième décennie de l’accélérateur.

Aujourd’hui, chaque région ou presque peut compter sur un accélérateur d’entreprises, mais ce n’était pas le cas il y a à peine 10 ans.

« À l’époque, il y en avait très, très peu, explique Ghyslain Goulet, président-directeur général. L’ACET a joué un rôle de pionner au Québec dans la mise en place d’un premier modèle très orienté vers les finissants de l’Université de Sherbrooke. Lancer une entreprise à l’intérieur des murs de l’université ce n’était pas évident à l’époque. »

Dans les premières années, l’ACET accompagnait sept ou huit projets annuellement. En 2019, c’est une dizaine de projets qui bénéficiaient de l’aide de l’accélérateur alors qu’en 2021, 25 projets ont été sélectionnés sur 150 candidatures. C’est notamment dû à une ouverture vers des projets qui ne sont pas nécessairement issus de l’Université de Sherbrooke.

« Ce dont on a convenu avant la période pandémique, c’est d’avoir un volume plus important de projets pour bonifier notre offre de service, mentionne M. Goulet. On a convenu d’élargir notre mandat. On est donc très présent sur l’axe de l’autoroute 10 particulièrement à Bromont ou Magog. On accompagne aussi des entreprises de Montréal et d’un peu partout à travers le Québec. Mais on reste l’incubateur technologique de Sherbrooke et un nombre important de nos projets viennent d’ici. »

L’ACET a d’ailleurs l’objectif avoué d’augmenter le nombre de projets accompagnés dans les prochaines années.

Fonds d’investissement

L’ACET a été le premier incubateur au Québec à créer des fonds d’investissement avec le fonds ACET Capital 1 de 4 millions de $ en 2013, puis bonifié en 2016, et le ACET Capital 2 de 7,6 millions $ en 2018.

« On a fait des investissements dans 25 start-ups ce qui a généré au total plus de 150 millions de $. Pour notre premier fond, lorsqu’on réalisait 1 $ d’investissement, on avait un effet de levier de 6 $. »

Il reste environ 10 ou 15 investissements possibles avec le ACET Capital 2 puis il y aura assurément la création d’un troisième fonds.

Des histoires à succès

Boréas Technologies, BioAlert Solutions, Agendrix, Classcraft, UgoWork, Immune Biosolutions, Lumed, voilà seulement quelques exemples d’entreprises supportées par l’ACET qui volent aujourd’hui de leurs propres ailes.

« La bougie d’allumage vient de chez nous, lance fièrement M. Goulet. Ça devient ensuite de vraies entreprises et nous, on a fait notre travail. On est heureux quand elles performent, ça veut dire qu’on les a bien accompagnées, mais le succès, tout comme l’insuccès, d’une entreprise repose sur l’entrepreneur, pas l’accélérateur. »

La place des femmes s’est aussi grandement bonifiée. Dans les 100 premiers projets acceptés par l’ACET, il n’y avait que deux femmes.

« C’est très, très, très faible, avoue M.Goulet. On n’avait pas de préjugés favorables ou défavorables, mais c’était les projets qui se présentaient à nous. »

L’an dernier, sur 25 entreprises, sept sont gérées par des femmes.

« Il y a eu beaucoup de sensibilisation à l’entrepreneuriat dans les dernières années sur le campus de l’Université de Sherbrooke, indique Cécile Vincent, directrice marketing et développement des affaires. Il y a beaucoup de stéréotypes qui ont été cassés pour donner la chance à des femmes. On en voit beaucoup en sciences de la vie, mais il y en a de plus en plus en génie. »

Plusieurs défis

Les 10 prochaines années seront marquées par plusieurs défis chez l’ACET.

« Comme incubateur, il va falloir continuer à innover et s’adapter à la réalité de nos entrepreneurs qui œuvrent dans la haute technologie, admet M. Goulet. Ça bouge rapidement partout sur la planète. »

L’internationalisation et la commercialisation resteront aussi des enjeux centraux selon lui.

« De vendre sa technologie ou son produit restera toujours l’un des gros enjeux d’une start-up, résume-t-il. Il faut trouver des façons pour établir des partenariats et des canaux pour aider nos entreprises à percer plus rapidement à l’internationale. »

L’ACET aura également le mandat d’appuyer la région dans le développement du secteur quantique.